Gaz de schiste: ma motion

GAZ DE SCHISTE : LE VAR VAUT MIEUX QUE CELA.

Bien que la moindre information n’ait été donnée officiellement aux élus comme à l’ensemble des habitants du Var, j’ai été heureusement averti, en janvier 2011, par des associations locales soucieuses et respectueuses de l’environnement qu’une demande de permis de recherche à des fins de prospection de gaz de schiste, repris sous « 9279 Brignoles », avait été déposée le 01.10.2008 auprès du Ministère de l’écologie par la société pétrolière texane Schuepbach Energy LLC.

Cette demande, en cours de validité, couvre 6781 km2 soit la presque totalité de notre département - non concernées la bande côtière et la plaine des Maures - à laquelle s’ajoutent les bordures de départements limitrophes.

Ce processus s’inscrit dans la vague de demandes et d’autorisations de permis d’exploration d’hydrocarbures liquides ou gazeux délivrées ces dernières années - notamment juste avant son départ du gouvernement - par Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de la Mer.

Il semble évident que, si ce permis est autorisé et les investissements réalisés, une exploitation aura bien lieu sous nos pieds, si toutefois, ces gisements paraissent suffisamment rentables.

Nathalie Kosciusko-Morizet, actuelle ministre de l’écologie, du développement durable, des transports et du logement, mais sans la délégation « Energie », devant les manifestations de refus de différents élus, associations et communes, a mis en place deux commissions qui doivent rendre leurs conclusions fin juin ; jusqu’à cette date, un moratoire a été notifié aux opérateurs.
Sans les mouvements associatifs, les permis auraient été autorisés, n’en doutons pas et les conséquences environnementales auraient été multiples. En effet, le principe d’extraction de ce gaz est facile à comprendre. Le gaz de schiste étant enfermé dans des micro-poches à une profondeur variable (2000 à 4000 mètres), un forage vertical est réalisé, une charge explosive crée des brèches qui sont ensuite fracturées par la très forte pression d’un mélange d’eau, de sable et de composants chimiques. Sous cet effet, le gaz de schiste remonte et est capturé en surface.
Les quantités d’eau utilisées sont énormes (plus de 10 000 m3 par injection) ; il est facile d’imaginer le volume total d’eau nécessaire quand on sait qu’un puits peut-être fracturé plus de 10 fois. Une partie de cette eau, souillée par les divers additifs chimiques ajoutés, se disséminera naturellement dans la nappe phréatique avec des conséquences nocives évidentes pour l’ensemble de la chaine alimentaire et notre santé.
Nous ne pouvons passer sous silence les dégâts que les paysages de notre département subiront ainsi que les pollutions diverses qu’engendreront torchères et très certainement les émanations de gaz dues aux fissures créées par les fractures successives.

Il ne faut pas laisser faire. Notre département vaut mieux que ça.
Des résolutions pour que notre canton, notre Var, notre Région, le Grand Sud Est soit épargné doivent être prises.
Je déposerai une motion en ce sens lors de la prochaine séance de Conseil général.

Barthélemy Mariani

 Photo : les zones reprises dans les demandes de permis.